Après les remarquables The Son of a Bluesman et Live in Marciac, le nouvel album du bluesman américain Lucky Peterson chez Jazz Village s’annonce d’ores et déjà comme un disque important et indispensable dans sa luxuriante discographie.
La raison en est double. Tout d’abord Lucky Peterson joue exclusivement de l’orgue Hammond B-3 et privilégie des morceaux instrumentaux, et puis il propose une instrumentation particulièrement compacte (un trio orgue-guitare-batterie, avec parfois l’ajout d’une trompette ou d’un saxophone) à travers un répertoire clairement orienté vers le jazz, en hommage au grand organiste Jimmy Smith, avec des classiques de son répertoire (The Sermon, The Champ), et bien d’autres surprises…
Ce jazz-là est teinté de soul et de blues. Une musique qui groove et que l’on pourrait qualifier de « jazz’n’blues », comme au bon vieux temps des vinyles de Blue Note. De 1956 à 1963, Jimmy Smith fut d’ailleurs l’une des locomotives de ce label, sachant déployer avec force et élégance de swinguants tracklistings ressemblant à des trains ondulant dans la nuit. Et c’est justement par l’énergique et entraînant Night Train de Jimmy Forrest que démarre cet album, avec la présence en invité du trompettiste français Nicolas Folmer.